Pour ce second épisode des collaborations historique on va s’attaquer à un morceau qui vieilli tel un bon vin blanc, rond, juteux et élancé « Le coup du patron » avec Dosseh, Gradur et Joke.
Contrairement à Dosseh et Gradur jouissant déjà d’une certaine réputation, Joke (anciennement Ateyaba) sortait tout juste de 2 projets aux assonances japonaises, « Kyoto » puis par la suite « Tokyo » sublimé par l’album « Ateyaba » qui le place tout en haut du rap game (même si les ventes ne suivrons pas par la suite) il était déjà reconnu extrêmement talentueux et forcément attendu par bons nombres d’amateurs de rap, et il va le prouver sur le featuring en question.
Un beat aux abords sombre, une musicalité qui semble plutôt correspondre et collée à la peau des trois artistes, Dosseh s’empare du premier couplet et pose le décor venant de province et non pas de région parisienne, Dosseh est souvent moqué et remis en cause pour sa légitimité.
Il en joue habilement en accentuant les fautes de français, tel un bon laboureur venant tout droit de Creuse, dans la punch « tous ces Batards ont croivu que j’viendais du terroir » Ça fais mouche, c’est marrant et ça l’est d’autant plus dans un son ego-trip.
Vient alors L’Homme avec un grand H, le pharaon, le seul et l’unique Gilles Ateyaba Koffi, pas encore terni par les polémiques de l’album jamais sorti, Ultra Violet. En pleine possession de ses moyens, il rajoute une touche de fraîcheur et ramène l’arrogance qu’on lui connais.
Niveau parole, c’est pas transperçant, le message est connu, il parle alcool et de ses tendances toxico, à noter tout de même une jolie réf à Gabrielle Solis joué par Eva Longoria dans le culte « Desperate Housewives » C’est dans les flows qu’il excelle, à la fois habile et impactant, ni trop lourd ni trop léger, il vise comme souvent juste et rajoute la petite chose qui fait de ce son un classique.
Gradur le rappeur originaire de Roubaix (paix à son âme) termine alors le bal
Bien loin des tubes « Rosa » ou encore « Rari » sur son dernier album, il n’a d’autre choix que de kicker
et ne pourra donc pas s’aventurer sur des mélodies zoukeuses, Gradur semble alors lourd et peu adéquat au moment, sans être réellement mauvais, il ne reverse pas la vapeur et reste peu souple voir pesant pour une fin de son et le fait de passer apres Joke n’est clairement pas un avantage sur ce morceau.
Verdict, de part son charisme et sa prestance, Joke prend 50% du son, s’en suit Dosseh avec 30% qui ouvre le morceau avec réussite et l’homme au Bob, Gradur s’adjuge quand à lui 20%.
Un son qui restera probablement intemporel, tout comme les artistes l’interprétant.
Crédit : @Echelle_du_Feat